Le navire de marchandises et de passagers de Relais Nordik, le Bella Desgagnés, n'a pu accoster dans cinq ports de la Basse-Côte-Nord durant son trajet en amont en raison de la présence de forts vents ces derniers jours. À l’approche de Noël, la déception, voire la frustration, est palpable parmi la population.
En partance de Blanc-Sablon, le navire s’est seulement arrêté au port de La Romaine le week-end dernier, laissant ainsi de côté ceux de Saint-Augustin, de La Tabatière, de Tête-à-la-Baleine et de Harrington Harbour. Une fois parti de La Romaine, il est aussi passé par-dessus celui de Kegaska.
En ce qui a trait au port de Harrington Harbour, le bateau ne s’était pas non plus arrêté lors de son trajet en aval, forçant notamment les résidents du village, tout comme ceux de Chevery, à se passer d’une livraison de produits frais.
Rappelons que le Bella Desgagnés assure la desserte maritime de l’île d’Anticosti et de la Basse-Côte-Nord par la livraison hebdomadaire de marchandises destinées à la population isolée du reste du Québec, en plus de lui fournir un moyen de transport moins coûteux que l’avion.
Déception à l’approche de Noël
À moins d’une semaine de Noël, alors que certains avaient prévu se rendre dans d’autres communautés ou encore acheminer des cadeaux et de la nourriture à leur famille, la déception, voire la frustration, est palpable parmi la population.
Les commentaires se sont multipliés sur Facebook, remettant entre autres en doute le jugement des gestionnaires de Relais Nordik.
Depuis 13 ans, Manon Monger Anderson, une résidente de Sept-Îles qui ne peut passer Noël avec ses parents à Tête-à-la-Baleine, reçoit de ceux-ci de la nourriture et des cadeaux par bateau avant les Fêtes. « Pour avoir un peu d’eux avec moi à cette période de l’année », explique-t-elle dans une publication partagée 54 fois sur Facebook.
« Mais cette année, nous ne recevrons rien avant Noël », ajoute-t-elle avant de conclure : « Au lieu de passer tout droit à Rimouski ou un autre port qui a accès à la route dans le pire des cas pour reprendre ce retard, ils choisissent un village qui n’a que ce seul moyen pour envoyer des boîtes ou se rendre à destination à plus faibles coûts. »
Dans un entretien accordé à CJTB, Relais Nordik réfute l’idée selon laquelle la décision a été prise pour reprendre du retard et jette l’entière faute sur la météo.
Pour écouter l’entrevue détaillée qu'ont livrée Andre Mikhael, président-directeur général de Relais Nordik, et Frédéric Laroche, responsable des réservations, à la journaliste Pénélope Clermont :